La formation tout au long de la vie est devenue un credo porteur pour répondre à la fois au problème du décrochage scolaire et à la demande de requalification professionnelle. La revue Pour a très tôt affirmé la nécessité d´une éducation permanente pour la formation des individus et leur évolution sur le marché du travail. Certes, si la formation continue et la mobilité professionnelle vont de pair, elles peuvent s´accompagner dans le même temps d´une forme d´insécurité sociale. S´agil-il de construire ce paradigme uniquement en fonction des besoins du marché ou, au contraire, pour éviter que les reproductions des inégalités sociales impactent définitivement le destin professionnel des individus ? C´est clairement la deuxième option qui est défendue, grâce à l´intervention de spécialistes et de politiques en charge de la formation professionnelle (Yann Auvray, directeur pédagogique de l´Institut national de formation et d´application, Pascale Gérard, vice-présidente de la région Paca déléguée à la Formation professionnelle, Jean-Paul Denanot, président du conseil régional du Limousin et de la commission formation professionnelle et apprentissage de l´Association des régions de France, David Mazurelle, directeur général du Fongecif Île-de-France). Les régions ont toute leur place dans cette démarche d´accompagnement des stratégies de requalification professionnelle aux côtés de l´État qui, après une longue absence, s´est réinvesti dans cette thématique à travers la loi du 24 novembre 2009. Une fois le tableau brossé et l´importance des collectivités locales soulignée, nous aurions aimé avoir une synthèse plus forte avec des objectifs concrets à atteindre. Les directeurs de ressources humaines des entreprises gagneraient davantage à être sensibilisés à cet aspect : la gestion des compétences pourrait être une manière de revaloriser les compétences et de participer à l´effort de requalification professionnelle des employés. Si les collectivités locales et les acteurs de l´emploi arrivent à énoncer clairement les principes de la mobilité professionnelle de demain dans l´optique de la formation continue, alors nous aurions peut-être une véritable politique de l´emploi non dépendante des besoins immédiats du marché.