Les recherches sur l’énonciation, en l’occurrence celles appartenant au courant Ducrot, à l’école dit de Genève comme à l’école dite scandinave (portant le sigle « Scapoline »), pour n’en mentionner que quelques-unes, donnent depuis quelques décennies de remarquables résultats portant sur la dimension polyphonique et argumentative du langage, sur le jeu discursif des points de vue et des êtres discursifs, de la prise en charge énonciative et du statut assertif (assertion/présupposition/supposition), comme sur le fonctionnement des différents types de marqueurs dits « discursifs ». La contribution de Henning Nølke, donnée lors du CMLF organisé en 2008 à Paris, brosse brillamment l’historique et l’élaboration ultérieure de ce courant. Nul doute que les résultats de bon nombre de ces recherches appartiendront dorénavant aux acquis descriptifs de notre science, qu’il s’agisse du discours rapporté, de la négation, des marqueurs de par exemple la concession ou la causalité. Cependant, il me semble que cette théorisation énonciative, pour heuristiquement valable qu’elle soit – ce qui est indéniable– rencontre parfois des problèmes lorsqu’elle est confrontée avec d’autres dimensions de la description du sens discursif, et testée dans «... le patient travail de confrontation minutieuse des outils avec le réel (en l’occurrence les textes) dont ils sont censés rendre compte » (Alain Rabatel, 2010 : 109). C’est pourquoi dans cette communication j’aimerais discuter, à partir d’une enquête portant sur la distribution des marqueurs causaux dans plusieurs genres discursifs, deux problèmes de l’approche énonciative : sa rencontre avec la structure dite informationnelle et la prise en charge énonciative dans un cas bien précis, notamment certaines structures appositives.