Antonio Gramsci est avant tout un nom mondialement connu, abondamment cité et souvent associé aux origines du champ d’études postcoloniales et de l’analyse du discours. Retravailler ses théories au carrefour de l’Antiquité et de la modernité est un pari réussi et assumé dans l’ouvrage coordonné par Emilio Zucchetti et Anna Maria Cimino qui, dès le titre, joue sur la polysémie de l’expression gramscienne « ancien monde » renvoyant à la fois au monde idéologiquement en train de disparaître et à l’Antiquité comme période-clé pour comprendre les transformations sociales et historiques contemporaines. Cet ouvrage pointe à juste titre la possibilité d’une double lecture des Cahiers de prison avec d’une part la réflexion générale sur les circonstances conduisant à une hégémonie sociale et d’autre part une lecture historique et nécessaire de l’Antiquité.